La frontière indo-pakistanaise

Publié le par Jonathan

           L’autre intérêt d’Amritsar est la proximité d’un poste frontière vers le Pakistan. Une bonne heure de bus suffit pour rejoindre Attari. Wagah, près de Lahore, est la ville Pakistanaise qui se trouve de l’autre coté de la barrière.


           Ce n’est bien évidemment pas la beauté des fils barbelés qui nous a fait nous déplacer. Une cérémonie est organisée chaque soir lors de la fermeture du point de passage entre ces deux pays aux rapports si amicaux. Et le show qui accompagne la cérémonie est absolument génial.


           Deux stades sont installés de part et d’autre de la frontière. Ils sont blindés de patriotes remontés à bloc, prêts à écraser le voisin. On peut facilement apercevoir les Pakistanais brandissant leurs drapeaux verts et blancs. Les Indiens ne sont pas en reste et organise une course de drapeaux qui se termine à 1m de la barrière. C’est à celui qui installe les hauts parleurs les plus forts pour imposer sa musique. La musique Bollywood a le don d’enflammer les foules indiennes ; à Attari, l’effet est décuplé. Les hommes dansent, les femmes se déhanchent de leur coté et les enfants se défoulent. Des « L’Inde vaincra » retentissent toutes les 2 minutes comme si un concours à l’applaudimètre avait débuté.


           Ensuite, tout le monde se rassoit et le vrai spectacle peut commencer. Un groupe d’environ 7 soldats commence par hurler le plus fort possible. Les uns après les autres, ils se précipitent vers la barrière, qui s’ouvre une minute, pour serrer la main du soldat pakistanais. On ne voyait pas très bien ce qui se passait mais la poignée de main devait certainement avoir une forte odeur de guerre froide entre deux puissances nucléaires. A chaque confrontation entre les soldats, qui étaient tous sélectionnés selon des critères de taille de jambes et de densité de sourcils, les foules hurlaient pour défendre leur star. Un France-Italie en finale de coupe du monde de football n’aurait pas pu autant déchainer ces stades. Une fois le concours de grimaces et de serrage de main terminé, c’est au tour des drapeaux de rivaliser. La descente des drapeaux doit se faire exactement à la même vitesse pour ne pas voir l’un au dessus de l’autre.


           Le retour en bus fut également mémorable. Heureusement, nous avons trouvé une place assise (à l’intérieur et non sur le toit) mais ce n’était pas le cas de tout le monde. A la fin, impossible de savoir si les gouttes de sueur qui étaient sur mon front étaient les miennes ou celles de mes voisins. On partage tout en Inde surtout quand on voyage en boite à sardines.

Publié dans Week ends

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